L’économie de système, la communication et les chevaux
Bouwdata
L’économie de système, la communication et les chevaux
Samedi dernier, alors que je me rendais à l’écurie, j’ai entendu à la radio un expert de Gradon expliquer ses chiffres. Le plus important dans son message était qu’il préconisait l’économie de système comme étant la voie vers une économie durable, contrairement à l’économie de compétition .
Le secteur de la construction en a désespérément besoin, car le modèle conflictuel a fait de l’hypocrisie et de la rétention d’informations des activités lucratives. Les dépassements de budget et les burn-outs qui y sont associés ne sont rien de plus que des « dommages collatéraux » sur lesquels on peut débattre à l’infini.
Mais que peut-on y faire ?
Pixii souhaitait consacrer une Journée des experts le 10 octobre 2019 à la communication, mais l’événement n’a pas pu avoir lieu par manque d’intérêt. Après tout, un ingénieur préfère parler de logiciels et de technologie plutôt que de ses sentiments profonds.
L’économie de système, cependant, nous obligera à parler de nous, les humains, pour une fois, et non sous lle label de consommateurs, de personnel ou de données. Mais simplement de la façon dont les gens, en tant qu’espèce, se parlent, entre eux, sans l’interférence de la technologie.
Notre communication actuelle dans une économie de conflit peut être schématisée comme suit :
Mais comment en est-on arrivé là ?
Ouvrons le cadre à un peu d’histoire et de philosophie. L’économie semble toujours avoir une centaine d’années de retard sur les dernières évolutions scientifiques.
À la fin du 17e siècle, une pomme serait tombée sur la tête d’Isaac Newton, ce qui aurait donné naissance aux « Philosophiae Naturalis Principia Mathematica ».
Au milieu du 18e siècle, la société industrielle est apparue en Angleterre avec trois caractéristiques principales :
- La pensée « linéaire », le processus d’apprentissage suit un plan étape par étape
- L’information est une « propriété » et vous l’obtenez sur la base du « besoin de savoir »
- Certitude : tout le monde se plie à un seul système
Au début du 20e siècle, alors que les scientifiques pensaient tout maîtriser, Albert Einstein est apparu et les scientifiques ont plongé en masse dans la mécanique quantique. Les plus petits objets sont à la fois onde et particule. Si vous regardez la particule, l’onde disparaît. Si vous étudiez l’onde, la particule est introuvable. Les choses semblent se produire à différents endroits en même temps et rien n’est certain. Tout est une question de « probabilité ». Les scientifiques n’ont pas encore tout compris, mais notre technologie récente est basée sur ce principe.
Aujourd’hui, 100 ans plus tard, nous sentons que la « société industrielle » est en train de s’effondrer. La « société en réseau » fait son apparition avec trois caractéristiques tout aussi importantes :
- La pensée « base de données » : les jeunes veulent apprendre « sur le moment» et non pas entendre un long discours.
- L’information est « publique » : disponible partout et à tout moment à condition d’avoir une connexion internet.
- Probabilité : chacun a son propre point de vue, il n’est plus possible d’imposer un système unique pour tous.
Le professeur Eddie Obeng explique ce revirement de façon magistrale dans son exposé TED intitulé « Smart failure for a fast-changing world » (« Échec intelligent pour un monde en évolution rapide »).
Notre paradigme économique a beaucoup changé, mais sur le plan biologique, l’homme n’a guère évolué au cours des derniers siècles.
Le samedi matin, j’étais donc en route pour l’écurie, car les chevaux représentent ma longue vie. Et en termes de communication, nous pouvons apprendre énormément d’eux.
L’ISES (International Society for Equitation Science) dispose d’un programme en dix points pour ce qu’elle appelle le « bien-être au travail », tant des hommes que des chevaux.
Et honnêtement, j’applique aussi ces principes dans mes relations avec les gens !
La méthodologie de travail de BouwData© commence par un atelier et un guide de projet qui définit la philosophie, les normes et les systèmes de conventions utilisés, les définitions, les réunions, les flux de travail et les documents de projet.
Anne Muller utilise les normes et valeurs suivantes dans son livre « Rijkunst zit in de basis » – en lisant, remplacez « cheval » par « collègue », « étudiant », … bref, votre semblable avec qui vous voulez réaliser quelque chose :
- La manière et les mots utilisés pour expliquer quelque chose n’ont pas d’importance, seul le résultat compte
- L’agressivité, l’impatience et la douleur ne mènent qu’à la misère.
- Diriger (unir les forces) est différent de prendre la tête (tirer la charrette)
- Lorsque nous disons « vous », nous pensons aussi à vous ; lorsque je dis « je », je le pense vraiment personnellement.
- On peut apprendre quelque chose de chacun et de chaque cheval
- Si vous n’abandonnez pas, je n’abandonnerai pas non plus
- Chacun fait de son mieux, même si cela ne se voit pas.
- La description n’est pas la réalité, personne ne fera la travail à votre place, vous faites le travail vous-même ou non, aucun livre, coach ou instructeur ne peut vous changer.
- Si une solution est juste, elle est juste parce qu’elle bénéficie à toutes ( !) les parties :
chevaux, cavaliers, instructeurs, de l’élevage au sport de haut niveau, du loisir au commerce…
La méthodologie BouwData© s’appuie sur des valeurs fondamentales :
- Transparence – tous les documents sont sur un portail partagé; s’ils n’y sont pas, ils n’existent pas. C’est simple.
- Discipline – les rapports sont disponibles à la fin de la semaine parce qu’ils contiennent les informations dont l’équipe a besoin pour travailler la semaine suivante. L’absence d’informations précises bloque la machine et met en péril à la fois le délai du projet et le budget !
- Responsabilité – signalez immédiatement toute présomption de changement et obtenez un numéro de ticket. Pas de numéro de ticket, pas de supplément ! Quand l’entité de travail est achevée, tous les règlements associés sont fournis et finalisés !
- Empathie – si un partenaire de projet admet une erreur, n’en abusez pas en lui plantant un couteau dans le dos parce qu’il pense que cela vous avantage.
Mais avant tout, il y a une règle d’or : un partenaire de projet peut porter une responsabilité, mais c’est toujours « nous » l’équipe qui avons un problème.
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