Le contrôle budgétaire fait-il partie du métier de base de l’architecte?
Bouwdata
Le contrôle budgétaire fait-il partie du métier de base de l’architecte?
Cette semaine sur LinkedIn, suite à un post de Rik Neven, j’ai lu un certain nombre d’articles sur le bâtiment de la VRT écrits par Jozef Hessel et Philip Adam.
Ils contenaient à la fois des choses sensées et absurdes. Je ne peux donc pas résister à l’envie d’apporter ma pierre à l’édifice et d’affirmer que « non, la gestion d’un budget ne fait PAS partie de l’essence de la profession d’architecte ».
J’ai lu dans l’article de Jozef Hessel que « trop souvent les architectes peuvent se cacher derrière des erreurs dans le métré, des sous-estimations, des dépassements de délais et bien d’autres choses encore ».
Avouez qu’il s’agit de choses qui ne font pas partie du cœur de métier de l’architecte !
Son expertise consiste à traduire les besoins d’un client en un bon concept adapté à son modèle de fonctionnement et au tissu social, à l’aider à obtenir un permis d’environnement en consultant au préalable l’urbanisme, les pompiers, AVIQ/PHARE, le patrimoine, etc. et à contrôler la qualité de l’exécution sur le chantier.
Pour tout ce qui est rapporté dans la citation, il n’est pas formé et ce n’est pas compatible avec la personnalité qu’il faut avoir pour être bon dans ce qui est listé plus haut comme le coeur du métier d’architecte.
La gestion des données nécessite un certain degré de TOC et un peu d’autisme ne fait pas de mal non plus.
Le client doit également être prêt à assumer ses responsabilités et à payer des honoraires réalistes, à confier les dossiers aux parties disposant de l’expertise nécessaire et, d’un seul coup, à introduire dans le débat des questions telles que l’entretien et la durabilité.
Un architecte ne peut pas faire cela tout seul, il faut le faire avec toute une équipe.
Il est grand temps de professionnaliser la préparation des métrés, le contrôle du budget et la génération des prix unitairess pour estimer les projets ultérieurs.
Ce qui m’amène à une autre citation de Jozef Hessel : « Un architecte s’appuie souvent sur d’autres projets pour lesquels un post-calcul a été effectué pour générer des chiffres. Et c’est là que le bât blesse !
En Belgique, un contrat classique de conception-soumission-construction présente les « particularités » suivantes :
- Les mesurages sont effectuées par l’architecte, mais la responsabilité du contrôle des quantités forfaitaires incombe à l’entrepreneur. En cas de quantités présumées, le maître d’ouvrage prépare son portefeuille. Cela entraîne une négligence de la part du concepteur et ouvre la porte à la spéculation de la part de l’entrepreneur. En d’autres termes, c’est une source de décomptes.
- L’établissement du métré est sujet à la « liberté créative » de l’architecte. Par conséquent, l’estimateur est confronté à des métrés différents à chaque fois, ce qui rend l’accumulation de connaissances à l’échelle du projet presque impossible.
- La description de fonction d’un estimateur de coûts stipule qu’il doit estimer les coûts indirects et les répartir « judicieusement » entre les postes du métré. Selon le projet, ce montant, ajouté aux frais généraux et au pourcentage de profit/risque, représentera de 18 % à 30 % du coût direct de production. La répartition sera effectuée selon le jugement commercial du soumissionnaire. En d’autres termes, la composition réelle du prix n’est connue que de l’entrepreneur soumissionnaire.
Alors, vers quoi devrions-nous évoluer ?
Il y a plus de 10 ans, j’ai découvert une citation de l’ir Otto Sluizer dans l’un des bulletins de la STABU des Pays-Bas et elle est depuis lors la devise de ma vie professionnelle :
« Idéalement, toutes les parties impliquées dans un processus de construction seraient si professionnelles qu’elles sauraient humblement quelle est leur place dans ce processus, reconnaîtraient ainsi le professionnalisme des autres parties et, dans une confiance mutuelle, seraient capables de faire coincider leur propre intérêt avec l’intérêt général du projet. Cela semble trop beau pour être vrai, mais cela a déjà été démontré dans la pratique ».
Ou pour le résumer en termes de Corona : architecte, arrêtez de vouloir être le patron et concentrez-vous sur ce que vous avez choisi de faire à 18 ans : rendre le monde plus beau et plus agréable. C’est au maître d’ouvrage de prendre ses responsabilités et de trouver un interlocuteur qui puisse l’aider à maîtriser son budget.
En d’autres termes, je suis d’accord avec Joseph Hessel lorsqu’il déclare : « Et aux architectes : Sortez maintenant de votre atelier, redressez le dos, restez ferme … », et j’ajouterais “et défendez votre créativité”.
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